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Henri Fournier, Alain-Fournier

Henri Fournier est le fils d'un couple d'instituteurs du Berry. C'est l'époque des hussards noirs qui portent dans les campagnes une instruction publique qui a pour projet l'émancipation des petits paysans et l'instauration durable de la République. L'environnement de Fournier sera ce Berry partagé entre les grands domaines fonciers, la vie des châteaux solognots, véritables villégiatures à la saison des chasses,  les petites locatures de métayers et journaliers nombreux et pauvres, les bassins ouvriers liés à la métallurgie (Vierzon, Ivoy-le-Pré, le Val d'Aubois, etc.) et les bassins forestiers où, à la fin du XIXè siècle, va se forger une première grande conscience sociale avec la naissance d'un grand syndicat d'ouvriers bûcherons dans les forêts du Berry.

De cette intimité avec cet environnement, Henri Fournier devriendra Alain-Fournier et imaginera son Grand Meaulnes. Car tout est vrai dans ce roman, même si tout est adapté. " Je suis obligé de mettre exactement ce qui s'est passé dans la réalité, parce qu'alors je suis sûr que ce n'est pas du fabriqué", écrit-il le 31 août 1910.
Et il ajoutera avoir "écrit une histoire qui pourrait être la mienne". C'est bien pourquoi, un siècle après sa publication, on peut encore, aller sur les traces et de l'écrivain et de ses héros, sur les sentiers ou les routes étroites, en Berry.​

 

 

Alain-Fournier fut mobilisé en 1914 en qualité de lieutenant. Affecté au 288è régiment d'infanterie, il prit le commandement de la 23è compagnie et rejoignit le front près de Verdun. Le 28 août il adressait une carte postale à sa soeur Isabelle Rivière ainsi libellée: "Nous avons beaucoup voyagé, beaucoup marché. Nous appochons. On commence à entendre très loin le canon. heureux les épis mûrs... Comme dit Péguy..."

Il participa aux combats de la première bataille de la Marne, guerre de mouvement qui allait conduire à figer les positions et à "l'enterrement" des troupes dans la guerre de tranchées pendant quatre ans. 

Le 22 septembre, avec sa section, il monte en ligne le long de la tranchée de Calonne, sur les hauts de Meuse, dans la forêt des Eparges. Dans le combat qui s'en suit il est tué avec vingt-et-un de ses hommes. Leurs dépouilles seront mises à jour en mai 1991. Tous les restes des combattants, dont ceux d'Alain-Fournier, ont été inhumés sous un mémorial commun Ã  Saint-Rémy-la-Calonne (Meuse), le 10 novembre 1992.

 

(Photo ci-contre: reproduction de la fiche officielle qui déclare la mort d'Alain-Fournier à la date du 26 septembre.)

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